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Mécénat 2023

Projet architectural état septembre 2023 in Abbeville mag
Projet architectural état septembre 2023 in Abbeville mag

        Soirée amicale réussie

          

       Les Amis ont été nombreux à assister à la soirée amicale programmée le vendredi 20 octobre 2023 à 18 heures au musée, il a même fallu rajouter des chaises !

- Monsieur le Maire, Pascal Demarthe, nous a présenté le projet architectural du nouveau musée, assisté de Patrick Absalon et de Romain Zescher.

- Nous avons profité de cette rencontre pour remettre officiellement à la Ville nos trois achats de l'année, mécénats suggérés par Christine Manessier et d'autres connaisseurs qui ont expliqué les liens avec les collections du musée.

- Un moment très convivial autour d'un apéritif a clôturé la soirée.

 Cette réunion a permis de faire connaissance avec les nouveaux adhérents et de dialoguer avec tous.

        Les membres du conseil d'administration se réjouissent du soutien ainsi manifesté par les adhérents, la municipalité et les membres du pôle patrimoine.

Mécénat 1 /        "A marée basse", d'Albert Matignon, vers 1930

Albert MATIGNON (1869-1937) A marée basse / Huile sur isorel / Signé en bas à gauche / 18 x 24 cm Avec cadre : 26 x 31 cm.

Portrait d'A. Matignon par A. Manessier / in Manessier, œuvres de jeunesse,  Christine Manessier, éd Engelaere, 2013
Portrait d'A. Matignon par A. Manessier / in Manessier, œuvres de jeunesse, Christine Manessier, éd Engelaere, 2013
Portrait d'A. Matignon sur une publicité pour LU - in Manessier, œuvres de jeunesse, par Christine Manessier, éd Engelaere, 2013
Portrait d'A. Matignon sur une publicité pour LU - in Manessier, œuvres de jeunesse, par Christine Manessier, éd Engelaere, 2013

           Sur la suggestion de Christine Manessier, avec accord de M. Absalon, nous nous sommes portés acquéreurs d’un tableau d'Albert Matignon, en vente à Fontainebleau le 18 mars.

         Le tableau est intéressant pour compléter ce que l'on sait de la jeunesse d'Alfred Manessier et de ses influences. Mme Manessier nous a expliqué que cet artiste était "un peintre que [son] père - enfant et adolescent avait côtoyé au Crotoy dans ses débuts en peinture". 

          De plus Mme Manessier pense que ce tableau est une vue de la Baie de Somme. En effet, Matignon exposa au Salon des Artistes français nombre de paysages de la Baie de Somme, celle-ci est reconnaissable sur la plupart des tableaux reproduits dans les catalogues du Salon.

            Le tableau est à nettoyer mais son état général est bon.

 

Quelques éléments sur Albert Matignon.

     Oublié de nos jours, A. Matignon fut un peintre prolifique qui exposa chaque année "au Salon".

       "Il peignait des compositions religieuses, des scènes de genres, des nus, des portraits, des paysages et des marines." (Wikipédia).

       A partir des années 1920, il effectue régulièrement des séjours en Baie de Somme et vient peindre sur le motif dans le petit port du Crotoy.

        

Son portrait :

        C'est grâce à sa collaboration en qualité de publicitaire avec des grandes marques que Christine Manessier a pu découvrir son visage.

        Elle raconte :

      "Je ne connaissais ses traits que par le portrait esquissé à la mine de plomb par mon père à la fin de sa vie, il cherchait uniquement à se remémorer le visage de celui qu'il avait tant admiré dans sa prime jeunesse. Celui qui fut son premier guide à imiter en peinture." *

       "Sur le médaillon de la réclame des biscuits LU, Albert Matignon, en pleine force de l'âge et au sommet de sa réussite, semble nous toiser [...]. Sur le dessin de Manessier, malgré le vieillissement, on retrouve le même homme, mais comme ébranlé, libéré des convenances, offrant une extrême gentillesse." *

        De son côté le peintre Alfred Manessier le décrit ainsi : "Matignon avait un petit pliant, une pipe, des bottes, des pantalons à carreaux, une veste et une casquette de chauffeur de taxi. On le voyait souvent au Crotoy, dans la Somme : il peignait le port, des paysages ; 60 à 70 pochades par mois. Il ne desserrait jamais les lèvres. […] Un jour — j'avais douze ans — ma mère a traversé les champs pour lui montrer quelques aquarelles. Matignon m'a encouragé. À quinze ans, j'étais assis à trois mètres de lui, au Crotoy. J'avais un pliant, une pipe, des bottes, etc. Je peignais : le port, des paysages. À l'huile, déjà. Taciturnes : on ne se disait rien." *

*Citations extraites de "Manessier, Le Crotoy et la Baie de Somme · Œuvres de jeunesse" par Christine Manessier, Douai, Engelaere éditions, 2013.


Mécénat 2 /        "Annales d'Aquitaine", illustrées par Nicolas Bachellier, 1644

            En avril 2023, sur la suggestion de Philippe Tillier, avec accord de M. Absalon, nous avons acquis un livre illustré par un graveur né à Abbeville, Nicolas Bachellier qui fut élève de Claude Mellan de 1637 à 1641.

            Philippe Tillier, spécialiste de la gravure, abbevilloise en particulier, évoque Nicolas Bachellier dans son ouvrage "Les graveurs d’Abbeville" - éditions Paillart, 2018. 

              Le très riche fonds d’œuvres graphiques du musée d'Abbeville comporte beaucoup d'œuvres d'artistes originaires d'Abbeville. Au moins soixante graveurs sont nés à Abbeville depuis le fin du XVIe siècle jusqu’à nos jours. Ils ont presque tous fait carrière à Paris. Nicolas Bachellier, lui, s’installa à Poitiers. Le musée ne conservait jusqu'à présent aucune de ses œuvres.

          Notre exemplaire des " Annales d'Aquitaine" a été publié en 1644, il est orné de 3 gravures principales : 

      *un titre frontispice représentant le blason de La Rochefoucault,

      *un portrait du duc de La Rochefoucault à qui l'ouvrage est dédié (ci-contre)

      *le portrait en pied de sainte Radegonde.

On y trouve aussi plusieurs illustrations secondaires.

      Ouvrage In-4° veau marbré d'origine, dos à nerfs orné, fer doré sur les plats (cachet sur le titre, mouillures et rousseurs éparses)


       L'auteur des Annales d'Aquitaine est Jehan Bouchet. "Jean Bouchet était écrivain mais exerçait avant tout, à Poitiers, la profession de procureur. Il était l’ami de Rabelais avec lequel il a travaillé. Outre ses œuvres d’historien, il a laissé aussi des fantaisies en prose comme en vers" *. ref

       Lles Annales ont paru pour la première fois en 1524, à Poitiers, puis réimprimées dès l'année suivante, avec additions et corrections. Une troisième édition augmentée parut en 1531, une quatrième en 1545, « quartement reveues et corrigées par l'autheur mesmes » et la dernière en 1557. 

     "L'ouvrage de Jean Bouchet (Poitiers, 1476 - 1557) s'inscrit ici dans la tradition des grands chroniqueurs de l'histoire de France; mais il inaugure également "la méthode historique moderne par l'attention aux sources régionales de préférence aux compilations" (Régis Rech).

         Abraham Mounin a reproduit une énième édition avec divers compléments.

 

         Le livre :

      Ouvrage In-4°, reliure veau marbré d'origine, dos à nerfs orné, fer doré sur les plats (cachet sur le titre, mouillures et rousseurs éparses).

      La date d'édition et le nom de l'éditeur est visible en deux endroits.

      Un ex-libris nous indique qu'il a été propriété de Claude-Emmanuel de Pastoret (1755-1840), avocat, homme de lettres et homme politique, académicien.      

 

        Le contenu, quelques reproductions :

        Outre le portrait de François de la Roche Foucault, duc et pair de France (photo 1 : détail), Bachellier a gravé un portrait de Sainte Radegonde (? - 587), sainte patronne de Poitiers, Reine des Francs, moniale au monastère Sainte-Croix de Poitiers (photos 2et 3). 

        Pour l'anecdote, photo 6, nous trouvons aussi dans les Annales une mention de faits de guerre se passant à Abbeville et Saint-Riquier en 1536 (?).

         Le récit illustré du "Portrait du miracle arivé à Pressac" (sic) en 1643 (photos 4 et 5) montre que des contributeurs ont continué à alimenter les Annales après la disparition de Jean Bouchet et de son premier éditeur de Marnef, 1557.

Mécénat 3 /    Paire de couverts de l'orfèvre abbevillois de Poilly.

Le poinçon d'Abbeville et celui de l'orfèvre sont bien visibles sur les photos ci-contre. Les initiales L*P-B sont probablement celles du propriétaire.

        Dernière acquisition de l'année faite à la demande de P. Absalon : Couvert en argent (cuiller et fourchette) de l'orfèvre abbevillois Louis Wulfran de Poilly daté de 1763.

          Les Poilly sont une célèbre et longue lignée de graveurs et d'orfèvres originaires d'Abbeville, la famille de Poilly a produit des œuvres (gravures et pièces d'orfèvrerie) de la fin du XVIe jusqu'à la Révolution. Il était d'usage que les graveurs travaillent à la fois sur cuivre pour les estampes et illustrations de livres et sur des objets précieux.


       Le directeur du musée explique que les pièces d'orfèvrerie sont très rares dans les collections car elles ont souvent été fondues pour récupérer le métal, celles qui demeurent sont très dispersées et peu accessibles. Pourtant la production était importante. Dans son ouvrage, "Les Orfèvres de Picardie", (CTHS édition, 2019), Martine Plouvier recense près de 1150 orfèvres picards et 300 poinçons, ce qui permet de référencer facilement  les objets.

 

           Par un heureux hasard, un mécène a offert en même temps une "théière de forme" en argent massif gravée et armoriée qui porte le poinçon de Pierre-Claude de Poilly, datée de 1739.

            Le musée a également reçu récemment en don une louche de Pierre-Wulfran de Poilly.

 

          Avec notre précédente acquisition d'une paire de bougeoirs de 1710, la vitrine "orfèvrerie abbevilloise du futur musée commence à s'étoffer.