Bailleul - 12 octobre 2013

Voyage à Bailleul  - 12 octobre 2013

 

      Le voyage d’automne nous avait été suggéré par les Amis du Musée de Bailleul, et son programme préparé en particulier par Mme Chantal Vincent.

      Notre première impression en arrivant à Bailleul est la surprise de découvrir une ville à l’architecture attrayante. Bien que détruite à 98% lors de la Première Guerre Mondiale, elle a été rebâtie dans un style néo-flamand qui lui confère un charme méconnu.

       M. Renaud Le Fèbve, Président des Amis du Musée de Bailleul et les autres membres du bureau nous ont très cordialement accueillis dans la salle de réception de l’hôtel de ville et nous ont accompagnés tout au long de cette très intéressante journée.

       Un groupe de 25 Amis abbevillois commence par la visite guidée du beffroi.

Ce symbole des libertés communales a été édifié une première fois au XIIème siècle. Plusieurs fois détruit, le beffroi a toujours été reconstruit dans le même style et sur la même base : « la salle gothique » ancienne salle des gardes datée du XIIIème siècle, classée au titre des Monuments historiques en 1922. Elle est remarquable par son plafond formé de quatre voûtes, soutenues par un pilier en grès et ses murs épais d’1,20 m.

La dernière reconstruction du beffroi date de 1932. Au sommet de son clocher à bulbe, à 62m de haut, la sirène Mélusine veille sur la ville.

Comme les beffrois d’Abbeville, de Calais, de Boulogne… le beffroi de Bailleul est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005.

Les 200 marches qui permettent d’accéder au chemin de ronde ne font reculer personne, car nous savons que là-haut nous serons récompensés par une vue imprenable à 360° sur Bailleul, les Monts de Flandre, la Plaine de la Lys et les collines de l'Artois. La météo est avec nous, juste un peu de brume pour taquiner les photographes !

La montée est facilitée par plusieurs halte dont une mémorable qui permet de profiter du jeu des 35 cloches du carillon classé. Le système de ritournelles (composé d’un tambour de 1,20m de long et 1m de diamètre percé de 7200 trous) rythme les heures depuis 1777.

 

         Pendant ce temps, l’autre groupe découvre le musée Benoît de Puyds, labélisé musée de France, installé depuis 1859 dans une demeure bourgeoise flamande.

La majeure partie de ses collections provient du legs Benoît De Puydt, un greffier de la ville, collectionneur d'objets témoins de la culture flamande du XVe au XIXe siècle, mais pas seulement...

        Nous y remarquons en particulier une Vierge allaitant attribuée à Gérard David, L'Adoration des Mages de Pieter Bruegel, dit d'Enfer, L'extraction de la pierre de folie d'Henri de Blès, La place de Bailleul un jour de ducasse de Jacob Savery, et nous faisons connaissance des œuvres du peintre bailleulois Pharaon De Winter,...

Notre guide, une Amie du musée de Bailleul bénévole, attire également notre attention sur les belles statues flamandes du 16e siècle, sur le mobilier (dont d’étonnants cabinets anversois), les objets d'art (cartels, étains, pièces d'orfèvrerie) et sur l’importante collection de céramiques. : majoliques italiennes, porcelaines de Chine et du Japon, faïences de Delft, de Lille et de Bailleul.

 

Après le repas les Amis se séparent à nouveau pour de nouvelles visites.

Nous ne pouvons pas manquer l'école académique dentellière, située dans un bâtiment de style néo flamand. Aujourd'hui c'est un centre d'initiation et de perfectionnement aux techniques dentellières (dentelle aux fuseaux et à l'aiguille) pour adultes et enfants. Cette tradition bailleuloise qui existait depuis le XVIIème siècle, a été relancée après la Première Guerre mondiale grâce à un don important d’un mécène américain, William Nelson Cromwell. Les élèves dentellières se laissent volontiers observer et interroger sur leur ouvrage.

 

       L'église Saint Vaast, détruite en 1918 elle aussi, a été reconstruite, en même temps que l'hôtel de ville en 1932, dans un style romano-byzantin, style composite caractérisé par des coupoles et l'usage de briques qui n’a aucun rapport avec l’aspect de l’ancien édifice. Sa nef unique et très longue est destinée à accueillir un important nombre de fidèles.

        Durant la Seconde Guerre mondiale, l'église n'a pas subi trop de dégâts. Seuls les vitraux, détruits en 1940, ont été reconstitués en 1956 d'après de nouveaux dessins du maître verrier Tambouret d'Amiens. Les 23 vitraux racontent l'histoire de la ville et de ses personnages importants. D’autres vitraux, dans la chapelle Saint Antoine, retracent l’influence sur la ville de Bailleul du couvent du même nom.

 

         La façade principale, sous la tour s'ouvre par 3 porches. Au dessus du portail central, le tympan sculpté consacré au Christ Roi est l’œuvre du statuaire bailleulois Camille Deberdt, (également auteur des sculptures des 4 évangélistes, de l'autel et de la chaire visibles à l’intérieur).

 

Le portail Sud est consacré à Marie protectrice de la cité.

 

Le portail des Corporations s’orne de blasons sculptés représentant les armes authentiques des anciens corps de métiers. Toutes ces représentations professionnelles entourent Notre Dame du Fief, toujours vénérée en septembre de chaque année.

 

Le grand orgue de l’église Saint Vaast est considéré comme remarquable. Avec ses 3 claviers, 39 jeux et 3000 tuyaux dont la taille varie de quelques centimètres à plus de six mètres, cet instrument est l'un des plus grands et des plus intéressants de la région Nord-Pas- de-Calais.

 

        Entre l’église et l’école dentellière un édifice étonnant nous arrête : Le monument aux Français, morts des dernières guerres, a la forme d'une ruine symbolisant le socle du beffroi et les restes de l'église Saint-Vaast après la destruction de 1918.

Une promenade à pied dans la ville nous permet encore d’admirer de belles façades de maisons particulières ou de bâtiments publics : la bibliothèque, ancienne école des garçons, l'école Madame de Sévigné toutes deux construites avec de la brique de sable jaune... Si elles ne datent que des années 1930, les façades aux murs pignons inspirés de Bruges donnent beaucoup de charme à la cité. Il faut citer les maîtres d’œuvre de cette renaissance spectaculaire d’une ville ravagée par les destructions : les architectes Jacques Barbotin et Louis-Marie Cordonnier.

La journée se termine par la visite du Présidial et de ses cachots. Bâti en 1776, ancien palais dejustice, siège d'une prison royale et du bailliage royal de Flandre, il est le seul à avoir échappé à une destruction totale et restauré en 1920. Classé monument historique
Sa façade est de pierre blanche et de grès rigoureusement symétrique. C’est aujourd’hui le siège et le musée du Cercle d’histoire des Amis de Bailleul

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