L’œuvre du mois 7 - Le grand pingouin

Grand pingouin naturalisé / Photo Musée Boucher-de-Perthes Abbeville
Grand pingouin naturalisé / Photo Musée Boucher-de-Perthes Abbeville

 

Grand pingouin

Legs Duchesne de La Motte Abbeville,

 

         L'accrochage du mois de juillet a mis en lumière notre grand pingouin, une espèce disparue depuis le milieu du XIXe siècle et dont il ne reste que quelques rares exemplaires naturalisés dans le monde.

 

      La conférencière était Juliette Galpin, conservateur du Patrimoine au muséum d'histoire naturelle du Havre.

       Elle a présenté le grand pingouin, les techniques de la taxidermie à travers le temps et le rôle des musées et muséums comme conservatoires des espèces disparues.

 

Mme Agathe Jagerschmidt présente la conférencière du jour, Mme Juliette Galpin
Mme Agathe Jagerschmidt présente la conférencière du jour, Mme Juliette Galpin
Mme Galpin, Conservateur du patrimoine, Muséum d'histoire naturelle du Havre
Mme Galpin, Conservateur du patrimoine, Muséum d'histoire naturelle du Havre

 

    En exergue à sa conférence, Mme Galpin a choisi une citation de Buffon :

  "Si les animaux n'existaient pas,
ne serions-nous pas encore plus incompréhensibles à nous-mêmes ? ""

 

Malgré la période estivale, la conférence a été suivie par un public assez nombreux et très intéressé par ce sujet inédit en nos murs. 

 

    Pour un résumé complet de la conférence, un livret d'accompagnement est fourni par le musée à l'intention des adultes.

     Il existe aussi une fiche d'activités pour les enfants. Vous pourrez vous la procurer dans l'espace de présentation ou à l'accueil.

 

   Ci-dessous quelques photos des documents présentés autour du grand pingouin pour éclairer le sujet.

 


 

       A côté du grand pingouin, les visiteurs ont la chance de pouvoir observer les radiographies réalisées récemment par un adhérent de notre association des Amis du Musée, vétérinaire à Abbeville.

     Cette campagne de radiographies a permis de vérifier qu'il s'agit bien d'un spécimen authentique et complet, avec son vrai bec en corne.
    La vérification était utile car la pression des collectionneurs incitait les taxidermistes à produire beaucoup de reconstitutions faites de  morceaux de différents oiseaux.

 

      Ces radiographies permettent aussi de voir l'ancienne technique de naturalisation, avec utilisation d'un "squelette" en fil de fer. Malgré cela, notre pingouin a conservé certains de ses os, visibles en particulier au niveau des ailes et des pattes (photos ci-contre).

Grand Pingouin, radiographies, Musée boucher-de-Perthes, Abbeville
Grand Pingouin, dispositif de présentation et radiographies
Grand Pingouin, radiographies (détails) / Cabinet Vétérinaire Faict Buissart Cornille Abbeville
Grand Pingouin, radiographies (détails) / Cabinet Vétérinaire Faict Buissart Cornille Abbeville

       

        Le grand pingouin était présenté avec d'autres oiseaux naturalisés de la famille des alcidés, appartenant aux collections du musée.



    Le grand pingouin faisait partie de l'environnement de l'homme depuis au moins 500 000 ans. De nombreuses traces archéologiques en attestent dont la surprenante représentation de 3  grands pingouins découverte sur les parois de la grotte Cosquer (photo ci-dessous).

    Il a souvent été représenté par les artistes animaliers et se trouve même évoqué dans plusieurs œuvres littéraires.

    Il a disparu victime de son succès. Ses immenses colonies établies autour de l'Océan Atlantique semblaient une ressource inépuisable de viande, de graisse, de plumes pour l'industrie.

    Et pourtant... les intérêts individuels à court terme l'ont emporté sur la préservation d'une espèce très utile à l'homme.

 photo du site http://www.culture.gouv.fr/fr/archeosm/fr/fr-cosqu2.htm
photo du site http://www.culture.gouv.fr/fr/archeosm/fr/fr-cosqu2.htm
Great Auk skeleton, Richard Lydekker / CC via Wikimedia Commons
Great Auk skeleton, Richard Lydekker / CC via Wikimedia Commons

   Ci-contre,  photo de squelette complet de grand pingouin (1908).
Peu d'années avant l'extinction complète de l'espèce,   les collectionneurs ne s'inquiétaient pas de la raréfaction pourtant évidente des colonies.

Pinguinus Impennus par John James Audubon  (1785-1851) — University of Pittsburgh. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons
Pinguinus Impennus par John James Audubon (1785-1851) — University of Pittsburgh. Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons

        Après ces explications très complètes sur le grand pingouin et les précisions intéressantes pour les Abbevillois sur le spécimen de nos collections, la conférencière nous a décrit les modes de naturalisation des animaux. Elles permettent aujourd'hui une excellente conservation grâce à l'utilisation de mannequins sculptés dans de la mousse.

       Pour conclure, Mme Galpin  nous a resitué l'origine des muséums et de leurs collections d'histoire naturelle depuis les cabinets de curiosités des amateurs du XVIe siècle  jusqu'aux missions scientifiques et pédagogiques des conservateurs actuels.

 

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  En savoir plus ....

     En complément vous pouvez vous reporter à l'article très complet de Wikipédia.

     Ci-joint un article du "Courrier de la Nature" n°238 de mars 2008, qui fait un point très complet sur le grand pingouin.

        Vous y apprendrez pourquoi les alcidés en général et le petit pingouin en particulier sont très menacés à leur tour.

        Ferons-nous mieux que les hommes du XIXe siècle pour la préservation de la biodiversité ?


Si vous voulez en savoir plus sur les spécimens présentés à côté du grand pingouin, consultez leur fiche sur Oiseaux.net :  Pingouin torda ou "petit pingouin" /  Guillemot de Troll.


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